Dénigrer systématiquement la compétence : de quoi avez-vous peur en agissant ainsi ?

Envisager une relation client
En fait, il y a deux manières d’envisager une relation client. On peut :
- être sous-traitant (un exécutant en dessous de… ) ou apporteur de valeur (partenaire) ;
- aussi choisir de se subordonner à son donneur d’ordre ou de participer activement au projet en contribuant par un apport de valeur, un savoir-faire, une compétence ;
- dès lors se laisser imposer un tarif ou imposer son tarif sur la base d’éléments tangibles, compréhensibles et factuels.
Pourtant, dans le monde actuel, nous nous heurtons de plus en plus à un dénigrement systématique de la compétence, par la violence des mots (cf. à l’encontre du #PrRaoult), par des exclusions (cf. #PrPéronne) etc.
Ainsi, exit l’intelligence visant à faire du doute un argument de vérification.
Finie la présomption d’innocence qui accorde le bénéfice du doute.
Adieu la capacité à débattre sereinement au risque de découvrir un univers où il est possible de faire autrement.
On adule ceux qui aboient
Aujourd’hui, on adule donc ceux qui aboient plus fort que la meute, par des attaques ad hominem sans fondement.
Désormais, l’incompétence médiatique ou sur les réseaux sociaux et la capacité à exciter la foule priment sur le discours serein, factuel et prouvé.
On ne recherche plus ni la preuve, ni le fait pour se faire une opinion mais des alliés de destruction pour être validé dans son opinion préétablie ou être reconnu comme leader d’un post.
La mise à mort de la pensée divergente pour ne conserver que la pensée unique du « nous avons toujours fait ainsi » ou «puisque je pense autrement, mon opinion prime ».
Ca en dit, en effet, tellement long sur les peurs qui vous habitent et sur votre manque de confiance en vous.
Etre sûr de soi, le prérequis aux limites
Quand on est sûr de soi, le seul débat que l’on refuse, c’est celui qui n’a d’arguments que l’émotionnel à l’exclusion de tout fait. La confiance en soi et l’intégrité nous permettent toujours d’affronter sereinement tout débat contradictoire et factuel.
Or on constate que l’interlocuteur accroc aux piques n’a d’autre fin, aujourd’hui, que de refuser le débat dès lors qu’il y a divergence d’opinions. Son attitude nous parle de qui il est. Le choix d’être alors un acteur du triangle dramatique nous en dit long sur :
- ce manque de confiance en soi qui le ronge
- sa quête de reconnaissance par l’autre
- son besoin de validation par l’autre.
En gros, si vous refusez le débat fondé et posé, au profit des attaques ad nominem visant à remettre en cause la compétence d’une personne sans jamais l’avoir éprouvée, vous nous criez haut et fort : J’ai peur de changer car je ne connais que ma zone de confort. Tout ce qui en est exclu est donc réduit à de la pure affabulation.
Et pourtant, la Vérité est peut-être bien ailleurs.
Expérience, processus et résultat
Chaque expérience est un processus qui débouche sur un résultat.
Si ce résultat est reproductible à l’infini, alors le processus qui le sous-tend est valide.
Or, dans ce monde de l’instantané, seul le résultat prime tant qu’il est conforme à ce que notre paradigme rend intelligible.
Un résultat énoncé sans le processus peut donc être interprété de différentes manières, et la grille d’interprétation dans ce cas est invariablement le filtre de votre interlocuteur.
Que nous dit un résultat, de quoi nous parle-t-il ?
Rouler au volant d’une voiture de luxe, barboter dans une piscine à débordement peut nous parler de réussite ou d’une arnaque.
Pour savoir de quoi, il en retourne, il suffit de se renseigner sur le processus. Il est simple, il tient en 3 ou 4 questions maximum 3 adressées à l’interlocuteur 1 à soi-même. Il ne repose ni sur des suppositions ni sur des jugements à l’emporte-pièce.
- Comment avez-vous pu atteindre ce résultat ?
- Pouvez-vous le reproduire ? (un bilan reste la preuve tangible de votre capacité à réitérer une action)
- Quelles sont les grandes lignes de ce processus ?
- Quelle est ma compréhension/ maitrise du sujet ?
Les réponses sont tout aussi simples :
1- Le comment j’ai pu atteindre un résultat différent sur un marché ultraconcurrentiel est simple :
- a. en adoptant un raisonnement différent
- b. en réfléchissant à ce que j’apporte de différent
- c. en compilant la somme de mes compétences et connaissances sur une thématique
- d. en osant ce que d’autres n’ont pas osé
- e. en ajustant mes actions aux réactions du marché
2- La reproductibilité est l’élément clé de tout processus fonctionnel, et il s’applique à tout point de départ et à toute situation.
3- Les grandes lignes de votre processus doivent être énonçables facilement.
Par ex. si l’on résume les grandes lignes du processus Successfulparentpreneur :
- a. Comprendre la situation initiale du client
- b. Saisir la portée de ses attentes
- c. Analyser ses actions et surtout ses non actions
- d. Comprendre où est la faille
- e. Proposer en collaboration avec le client une solution qui lui correspond
- f. Appliquer la solution et analyser le résultat obtenu
- g. Optimiser et ajuster ce qui doit ou peut l’être
- h. Réitérer.
Quand je fustige les coachs vendeurs de rêve, c’est que je perçois une faille dans le processus ; ou un processus reposant sur un manque de compréhension de la thématique qu’ils prétendent vendre et donc de maitrise d’un détail du processus.
Bref, une ambigüité dans un énoncé qui joue sur le manque de compétence ou de compréhension d’un auditoire.
Ma propre compétence dans le domaine en question
J’en arrive donc naturellement à la réponse 4.
Ma propre compétence dans le domaine en question.
Suis-je apte à savoir et à comprendre de quoi il en retourne ? Et ce, jusqu’à quel degré ?
Souvent les chefs d’entreprise sont d’excellents techniciens qui manquent cruellement de bases commerciales et stratégiques.
Sans ces bases, difficiles de dire si le processus vous amenant à gagner 10000 e par mois est réel ou si c’est une arnaque ou si le processus visant à soigner avec de l’Hydroxychloroquine est reproductible ou le fruit d’un heureux hasard.
Il ne me reste alors que mon discernement et ma capacité à analyser les failles de mon propre système :
Cela implique d’être en mesure de
- Se remettre en question
- Se confronter aux changements
- Faire preuve de discernement entre les éléments issus de l’émotionnel qui fait mal et les faits tangibles, chiffrables et qui témoignent d’une réelle compétence chez l’autre, dont je serais dénuée.
- Laisser une place au doute positif, celui qui vous incite à tester de nouvelles choses sans prendre de risques inconsidérés.
Les trois étapes de votre égo : voir le résultat, le juger, le condamner
Bref, juger un résultat à l’aulne de ses propres filtres et de sa propre capacité à produire un résultat satisfaisant est certainement l’acte le plus répandu dans l’humanité actuellement. Et la plus pure aberration qui soit. Comment pouvez vous juger ce que vous êtes incapable de faire ?
Ce réflex primitif procède toujours d’un mécanisme d’auto-défense et de volonté de ne rien changer à son univers.
Toutefois, le jugement, lui, implique, a contrario, une envie de savoir. Un titillement agaçant, qui vous dit “Et si c’était vrai, à côté de quoi passerai-je?”.
Alors vite, vite, vous cherchez à vous rassurer en :
- vous trouvant des alliés qui, comme vous, font pourrir l’autre sur une base purement émotionnelle ;
- validant votre mode de pensée auprès des autres.
- confortant votre leitmotiv, “ne pas prendre le risque de réussir, pour ne pas être ébranlé dans vos fondations et dans vos croyances”.
Si votre opinion recueille un ou deux suffrages, vous êtes apaisé, vous aviez raison de penser que ce n’était qu’une arnaque. En réalité, vous n’avez validé que votre incapacité à raisonner sur des éléments concrets et tangibles.
Enfin, le verdict, quant à lui, qui tombe comme un couperet, vient statuer sur la peur de voir un autre monde surgir, un monde dans lequel vous n’auriez, selon vos critères, plus RAISON. Dans lequel la vérité que vous considériez comme absolue et unique tendrait à s’évaporer au profit d’une vérité que vous aviez jusqu’alors réfutée. Car trop loin de votre paradigme actuel.
Toutefois, comme il est plus simple de vous draper de votre vérité, à l’exclusion de toute autre, vous préférez condamner et avoir “TORT”, plutôt que de reconnaitre “vos torts” pour avancer vers un mieux.
Reconnaitre à l’autre une compétence n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve d’intelligence. C’est ce qui permet de progresser. De tester des choses différentes, voire opposées à nos schémas pour appréhender une autre façon de faire, de raisonner.
Le résultat affiché, et donc celui que l’on juge, est la dernière étape d’un processus ou la première d’un mensonge.
A vous de trouver si le processus existe et de faire l’effort de l’appréhender, en vous libérant de la part la plus pesante de vous-même : votre égo !